Halte aux perturbateurs endocriniens !

Plastiques, bisphénol A et B, phtalates, hormones de synthèse,… Comme beaucoup, tu as déjà entendu parler des perturbateurs endocriniens. Tout le monde sait qu’ils sont toxiques, mais peu savent réellement pourquoi. Laisse-moi t’expliquer tout cela dans mon article !

Le système endocrinien : une jolie cascade hormonale !

Qu’est-ce qu’une hormone ?

Les perturbateurs endocriniens, par définition, perturbent le système hormonal. Avant d’aller plus loin, il serait bon de rappeler ce qu’est une hormone.

Les hormones sont les messagères de notre corps, un moyen de communication en interne. Sans hormones, pas de communication, pas de vie ! Les hormones font souvent l’objet de confusion : lorsqu’une femme pleure pour rien, effectivement « les hormones » peuvent être impliquées, mais ces « hormones » sont également associées aux hormones de croissance données au bétail aux USA, aux cancers hormono-dépendants et aux hormones des pilules contraceptives.

Dès lors, tout ce qui touche aux hormones fait peur. Or, cela ne fait peur que lorsque cela est inconnu ! Voici donc le fonctionnement du système hormonal qui, comme tu peux le constater, fonctionne en cascade.

Le couple hypothalamus/hypophyse

L’hypothalamus est une glande endocrine présente dans le cerveau qui reçoit des informations du système nerveux sur l’environnement (interne et externe). En fonction des informations récoltées, l’hypothalamus adapte sa réponse hormonale. En ce sens, il est le véritable chef d’orchestre du système endocrinien !

Selon les informations perçues, il envoie ensuite des signaux (hormones) à l’hypophyse qui relaie le message à toutes les glandes du corps. En réponse, celles-ci se mettent à leur tour à produire des hormones. Par exemple, en cas d’excès de sport couplé au déficit calorique important, l’hypothalamus va percevoir un danger et stopper sa sécrétion de GnRH, l’hormone de fertilité. Par conséquent, la femme ne sécrétera pas de FSH et n’aura donc pas d’œstrogènes : c’est l’aménorrhée hypothalamique !

Le système endocrinien a un garde-fou : le rétrocontrôle négatif. Lorsqu’une glande se met à produire trop d’hormones, le couple hypothalamus/hypophyse réduit sa propre production d’hormones liées à cette glande pour éviter de la stimuler davantage. Pour donner un exemple : en cas d’hyperthyroïdie, les hormones T4 et T3 seront trop élevées. Celles-ci, en exerçant un rétrocontrôle négatif, baissent la production de TSH, l’hormone hypophysaire responsable de la stimulation de la glande thyroïde. A l’inverse, si T4 et T3 sont basses, la TSH sera élevée car elle tentera de stimuler la thyroïde à produire davantage d’hormones.

En cas de terrain à problématiques hormonales, il peut donc y avoir un blocage au niveau de l’hypothalamus (ex : aménorrhée hypothalamique), au niveau de l’hypophyse (ex : adénome hypophysaire), au niveau de la glande elle-même (burn-out des surrénales), ou encore au niveau cellulaire (ex : résistance à l’insuline).

Mode de fonctionnement des perturbateurs endocriniens

Maintenant que tu connais le fonctionnement du système endocrinien, voici comment les perturbateurs endocriniens peuvent agir :

• Certains augmentent ou diminuent la synthèse de certaines hormones
• Certains perturbent l’activation ou l’élimination de l’hormone
• Certains se fixent sur les récepteurs hormonaux, soit en mimant l’effet de l’hormone, soit en l’inhibant

En bref, un système endocrinien en santé est indispensable pour une bonne santé car il est l’un des plus grands modes de communication dans ton corps ! Si cette communication se fait mal, tu l’auras compris, c’est le capharnaüm. Un peu comme quand tu communiques mal avec ta moitié : ça peut faire des ravages.

Sache également que les PE fonctionnent par effet cocktail et ne sont pas dose-dépendant ; c’est-à-dire que plus ils sont nombreux, plus leurs effets se potentialisent, même s’ils ne sont présents qu’en petite quantité !

Impact des PE sur ta santé

Les perturbateurs endocriniens, en brouillant les communications dépendantes de tes hormones, peuvent induire :

• Des troubles métaboliques en jouant sur ta thyroïde
  Symptômes : fatigue, frilosité, peau sèche, perte de cheveux, constipation, ballonnements, reflux gastro-œsophagien, dépression, prise de poids,…
• L’infertilité féminine et masculine
• Une hyperandrogénie chez la femme, avec une exacerbation des caractères mâles (développement de la pilosité faciale, épaules larges, mâchoire carrée)
• Une gynécomastie (développement des seins) chez les hommes, qui développeront des caractères plus féminins sous l’influence des œstrogènes
• Un retard de développement des caractères sexuels chez le fœtus — hausse des cas de micro-pénis, ce n’est pas une blague ! Voir le livre de Corinne Lalo, Le grand Désordre hormonal

Les PE ont aussi un caractère spécifique :

• PE thyroïde : fluor, composés perfluorés (PFC), composés organiques bromés (retardateurs de flamme), chlore, pesticides, mercure, cadmium, plomb
• PE hormones sexuelles : phtalates, dioxines, pesticides, bisphénol A (plastique)

Les bons gestes pour s’en prémunir

Bref, tu l’auras compris : ces perturbateurs se retrouvent littéralement dans tout ce qui nous entoure. Alors comment les éviter ? Je te donne quelques astuces pour assainir ton environnement au maximum !

1/ FILTRE TON EAU DU ROBINET

Conseil basique, mais certainement un de plus importants. L’eau du robinet est évidemment traitée et tu peux consulter les résultats d’analyses de ta commune sur le net.

Malheureusement, aucun bilan n’est mis en place pour contrôler les perturbateurs endocriniens présents dans cette eau. Elle contiendrait toujours des traces — très faibles mais comme on l’a dit, les PE ne sont pas dose-dépendants ! — de contraceptifs hormonaux et autres traitements hormonaux comme les antiandrogènes.

Je t’invite à opter pour un filtre à eau complet de type Berkey ou British Berkefeld.

2/ REMPLACE TES COSMÉTIQUES

Maquillage, gel douche et shampoing, parfums, produits pour les cheveux, vernis à ongles, déodorant,… Tous ces cosmétiques sont remplis de PE.

Tu peux les remplacer par des alternatives naturelles :

• Maquillage : Couleur Caramel
• Produits capillaires : Naturali’s
• Gel douche : savon d’Alep
• Crèmes : Jonzac, La Canopée
• Gommage : marc de café

3/ REMPLACE TES PRODUITS MÉNAGERS

Lessive, produit pour le sol, brumisateur et produit WC, bougies d’ambiance

• Produits ménagers : en général, bicarbonate et savon noir font l’affaire ! Les produits H2O sont de bonne qualité également.
• Brumisateur WC : fabriquer son propre brumisateur à base d’huile essentielle de citron et/ou hydrolats aromatiques (voir recettes sur le net)
• Bougies : La Fabrique de l’Abeille

4/ REMPLACE TA BATTERIE DE CUISINE

Poêles en téflon griffées, ustensiles et boites en plastique sont à remplacer en premier lieu.

• Batterie de cuisine : privilégier l’inox ou la fonte (voir le site Warmcook)
• Remplacer les boîtes en plastique par des contenants en verre

5/ AÈRE TON HABITATION 20 MINUTES PAR JOUR

Savais-tu que l’intérieur de notre habitation est plus pollué que l’air extérieur ?

Ceci est dû aux peintures, meubles, canapés & co qui contiennent de nombreux perturbateurs endocriniens. Le meilleur moyen pour limiter la casse est encore d’aérer ton habitation en grand au moins 20 minutes par jour ! Si tu veux aller plus loin, privilégie les meubles d’occasion et les peintures cleans.

6/ ÉVITE LES CONTRACEPTIONS HORMONALES AUTANT QUE POSSIBLE

La contraception hormonale est en réalité le plus grand perturbateur endocrinien puisque sa fonction première est de bloquer la fertilité des femmes.

Si tu es motivée à changer ta vie, sache qu’il est possible de contrôler sa fertilité sans pour autant subir les effets désagréables des hormones de synthèse : symptothermie, préservatif ou encore DIU au cuivre sont des choix intéressants et fiables si bien utilisés.

7/ ASSURE-TOI D’AVOIR UN BON STATUT EN IODE

60 à 80% de la population serait carencée en iode. Cette carence est tout simplement dramatique !

L’iode intervient non seulement dans la production des hormones thyroïdiennes (T4 et T3 = 4 et 3 atomes d’iode), mais aussi dans la modulation des œstrogènes et la protection de certaines glandes contre les perturbateurs endocriniens. Ainsi, si tu as un bon statut en iode, les PE sont moins susceptibles de prendre place dans tes tissus !

Pour connaître ton statut en iode, il convient de réaliser une iodurie sur 24 heures. Les taux optimaux se situent entre 180 et 200 μg/L et l’AJR recommandé est de 150μg/jour (à adapter si carence !).

NB : après la thyroïde, les ovaires sont le deuxième organe le plus riche en iode ! Les seins chez la femme et la prostate chez l’homme en sont également gorgés. Ce micronutriment est indispensable dans la modulation des œstrogènes et la protection contre les cancers hormono-dépendants.

8/ MANGE DES FRUITS ET LÉGUMES NON TRAITÉS AUX PESTICIDES

Bio ne veut pas forcément dire sans produits néfastes ! La meilleure solution est de te rapprocher d’un producteur local et lui demander comment il cultive ses produits. Tu auras des légumes de qualité à un prix souvent moins onéreux qu’en magasin bio, et tu permettras à un maraîcher de nourrir sa famille !

9/ CHOISIS DES PROTECTIONS HYGIÉNIQUES RESPECTUEUSES

Comme la coupe menstruelle, les serviettes lavables ou encore les culottes de règles. Les prix se sont heureusement démocratisés au fil des années, tant mieux pour les femmes !

La mise en pratique

La mise en pratique de toutes ces recommandations n’est pas toujours simple. Il est parfois difficile de savoir par où commencer et ce qui est prioritaire dans son propre cas. Mais pas de panique : il faut bien commencer quelque part et je suis là pour t’aiguiller !

N’hésite pas à me contacter si tu as des troubles hormonaux et que tu as besoin d’un suivi personnalisé pour remettre tes hormones à l’endroit !

Avec Amour et Joie,

Céline